Approfondissement de la thèse MRP GOLF®

Un aperçu de la thèse MRP GOLF®

Le geste de golf est un mouvement naturel, issu d’un apprentissage sensoriel et inconscient.
Chez l’enfant, l’acquisition motrice se fait par mimétisme, grâce à l’activation des neurones miroirs : le jeune joueur ressent avant de comprendre. Il imite les rythmes, les postures, les routines, les gestes, il n'est pas dans la construction d'une mécanique analytique. Ce processus intuitif permet un ancrage fluide, corporel et spontané du swing.

Les joueurs professionnels ont intégré cette base depuis longtemps. Ils ont développé une mémoire corporelle solide, issue de milliers d’heures de pratique sensorielle et de répétitions globales. Cette fondation leur permet d’entrer ensuite dans les détails techniques sans perdre la fluidité de leur geste. Chez eux, la recherche du détail n’est pas un contrôle, mais une affinage conscient d’un automatisme déjà naturel. Ils utilisent la technique comme un langage au service de la sensation, pour maintenir la précision et la motivation dans le temps.

La majorité des joueurs amateurs, en revanche, entrent trop tôt dans le contrôle du détail sans avoir assimilé les bases sensorielles. Ils cherchent à “faire juste” avant de “ressentir juste”. Cette inversion du processus crée une tension cognitive : l’esprit veut diriger un corps qui n’a pas encore construit ses repères internes. Le joueur se coupe alors de la spontanéité de son swing et entre dans un cycle de compensation. Il analyse, corrige, ajuste, sans jamais trouver la sensation de relâchement qu’il recherche.

Ce phénomène est typique de l’apprentissage dirigé par la pensée analytique. Le joueur croit progresser en accumulant des consignes, mais il ne fait souvent que renforcer une dépendance au mental. Il devient observateur de son geste plutôt qu’acteur de sa sensation. Le corps n’est plus dans l’expression, mais dans la surveillance. La fluidité disparaît, remplacée par la peur de mal faire.

La méthode MRP GOLF® cherche à restaurer cet ordre naturel de la progression : ressentir avant de comprendre, percevoir avant de corriger. C’est en réactivant la mémoire sensorielle – le rythme, la respiration, la gravité, la coordination naturelle – que le swing retrouve sa cohérence.

"Lorsque le corps se souvient, la technique devient simple, légère et vivante. Le geste juste n’est plus fabriqué, il émerge."

Le joueur croit avoir un problème technique, mais dans la plupart des cas — près de 70 % selon les observations de terrain — l’origine est émotionnelle. Ce qu’il perçoit comme une erreur de swing est souvent la conséquence d’une tension limbique, d’une peur, d’une frustration ou d’une perte de confiance enregistrée dans le système nerveux.

L’émotion, non régulée, perturbe la coordination naturelle des chaînes musculaires et modifie la perception du geste. Le cerveau, cherchant à protéger le corps, déclenche une réponse de défense : co-contraction des antagonistes, perte de rythme, gestes saccadés, crispation au moment clé. Le joueur interprète alors ces effets comme un défaut mécanique, ce qui le pousse à corriger encore plus… renforçant le blocage.

"C’est un cercle vicieux : plus il cherche à corriger le geste, plus il active la cause émotionnelle du déséquilibre."

À chaque fois que le joueur se retrouve dans une situation similaire (même parcours, même distance, même enjeu), cette mémoire émotionnelle se réactive avant la conscience, provoquant une dystonie fonctionnelle : une contraction involontaire des muscles antagonistes.

Le corps se protège : par exemple , le biceps retient pendant que le triceps pousse, les adducteurs s’opposent à la rotation des hanches, les fléchisseurs figent le poignet au moment du release... Le résultat : un swing raide, haché, souvent accompagné d’une perte de rythme ou d’un putting tremblant. Le cerveau croit défendre le corps, mais en réalité il sabote la fluidité du geste.

Exemples concrets

Les “yips” du putting

Étudiés chez les golfeurs professionnels (Smith et al., 2000), les yips associent anxiété de performance et dystonie focale. Le joueur ne peut plus relâcher les fléchisseurs du poignet au moment de l’impact : les muscles antagonistes s’activent simultanément, créant un micro-blocage. Corriger la mécanique ne suffit pas, car l’origine n’est pas motrice mais émotionnelle.

Le driver sous pression

Un joueur possédant un swing fluide à l’entraînement au practice se crispe soudain sur le parcours.  L’hyperactivation du cortex préfrontal (sur-contrôle) coupe la boucle motrice automatique gérée par le cervelet. Les bras se déconnectent du corps, le tempo se brise

Le joueur “fatigué de penser”

De nombreux bons joueurs amateurs relatent une perte de plaisir liée à la sur-analyse technique. Cette hyperactivité cognitive entretient la boucle anxieuse : plus le joueur cherche à “contrôler” le geste, plus il bloque la régulation limbique

Les compensations musculaires chroniques

Un joueur ayant vécu plusieurs échecs sur le parcours peut développer une posture défensive : bassin figé, épaules verrouillées. Ces schémas de protection deviennent inconscients. Ils voient une “erreur technique” (manque de rotation, swing trop intérieur), alors qu’il s’agit d’un réflexe limbique d’auto-protection. Tant que la mémoire émotionnelle n’est pas apaisée, le geste reviendra toujours à son “programme” initial.

Synthèse et arguments scientifiques

L’amygdale intervient avant la conscience : une réaction émotionnelle précède la décision motrice de 200 à 400 ms (LeDoux, 2015).

Les co-contractions antagonistes sous stress sont observées chez les pianistes, les tireurs à l’arc et les golfeurs (Vickers, 2007).

Le noyau accumbens module la vigueur du geste selon la motivation dopaminergique. Sous anxiété, il réduit l’amplitude et la vitesse.

Le système entérique influence l’humeur et la motricité fine via le nerf vague : un stress digestif chronique perturbe la coordination (Mayer, 2016)

Vision MRP GOLF®

La méthode MRP GOLF ne cherche donc pas à corriger un swing, mais à libérer les tensions physiques et mentales.
Elle part du principe que le geste juste émerge naturellement lorsque les circuits émotionnels, viscéraux et moteurs sont régulés. C’est une pédagogie de déprogrammation physique et émotionnelle et de reconnexion sensorielle. C’est ainsi que d’excellents joueurs, après des années de recherche mécanique, retrouvent leur meilleur niveau en cessant de vouloir contrôler.